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Transformation numérique, tout commence par une « Digital Workplace »


La nouvelle vapeur, c’est le digital.

Les leaders du digital (vous et moi, toutes fonctions confondues) sont dans une position unique et stratégique pour donner du sens et engager les employés, les clients et les partenaires dans un changement complet de paradigmes. La « Digital Workplace » est l’expression concrète et immédiate d’un environnement en profonde mutation. Notre lieu de travail change sous nos yeux. Et les entreprises qui décident de s’engager dans la voie de la transformation digitale s’assurent d’avoir créer initialement un environnement de travail digital.

« The Digital Workplace » est pour certaines organisations une stratégie pour promouvoir l’agilité et l’engagement des employés dans un environnement technologique qu’elles cherchent à faire adopter rapidement. Comme le souligne le cabinet Gartner, organisateur du Digital Workplace Summit, elles cherchent à le rendre presque identique à celui que connaissent les consommateurs et en particulier les « Early Adopters« .

« The Digital Workplace » est certainement le meilleur moyen pour se familiariser avec de nouveaux usages au travail. L’environnement de travail numérique développe par l’immersion quotidienne des nouvelles compétences. Il encourage ceux qui veulent saisir les nouvelles opportunités de créer des services et de mieux comprendre comment les transformer en étant plus compétitifs.


Plongeons dans notre nouvel environnement de travail.

Avant toute chose, comprenez-bien que votre emploi va muter ou disparaître.

Le leadership digital de start-up dites de nouvelle génération (années 2010) a généré plus de capitalisation boursière que des entreprises traditionnelles (voir la liste des 131 compagnies émergentes valorisées plus de 1 milliard de dollars). Et leur croissance est encore plus rapide que celles des start-up de première génération (GAFAS par exemple). Pourquoi ? Parce qu’elles jouent sur des leviers puissants de transformation de l’économie de l’information et donc, de nos emplois et de nos environnements de travail. Elles font de la désintermédiation (Amazon, AirBnB, Uber, Eventbrite, Ebay), de la démonétisation (PayPal, Square, BitCoins), de la disruption (Shazam, Deezer, Google Adwords, Tesla) et de la digitalisation (eCommerce, eSanté, EduTech, FinTech, HRTech, etc.).

Le cabinet Forrester projette ainsi que les États-Unis perdrons 1 million d’emplois d’ici 2020 dans le domaine du commerce professionnel en raison de la préférence marquée par les acheteurs pour faire leurs commandes directement en ligne. L’e-commerce et l’arrivée de l’intelligence artificielle vont bousculer toute la chaine commerciale. Il faut repenser la façon de vendre.

Dans un article de Harvard Business Review (Juin 2015), ces tendances sont aussi citées par Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee (Lire leur livre The Second Machine Age: Work, Progress, and Prosperity in a Time of Brilliant Technologies). Selon ces auteurs, dans la plupart des pays développés, les revenus médians du travail ont stagné en raison des avancées technologiques quand la croissance du PIB par tête a augmenté et que la productivité a bondi. Dans les pays développés, la part des revenus du travail dans la croissance du PIB a baissé dans 42 pays sur 59 étudiés alors que dans ces pays le revenu du travail est le seul revenu de subsistance.

HBR June 2015


Enfin, Gartner prédisait au Symposium/ITxpo 2014 qu’un tiers de tous les emplois seront détruits d’ici 2025 par l’automatisation. Il n’y a pas que les super-calculateurs pour automatiser le savoir, il y a aussi de nouvelles technologies de remplacement des travailleurs manuels extrêmement efficace (Drones pour faire de l’agriculture et pour faire la guerre, Robots pour faire de l’accueil en hôtellerie, Logiciels embarqués pour conduire les transports autonomes, Deep Learning Machine pour faire de la haute finance).

Le travail a changé. La vie et le travail ne font plus qu’un.

Alors à quoi ressemble de plus en plus le travail en 2015 pour les compagnies les plus avancées ?

a) Le digital est partout

Le travail ressemble déjà à du télétravail avec des appels téléphoniques et des Call Skype ou FaceTime, des emails, des visio-conférences ; à du temps flexible, à du travail sur mobile ; à des micro-apprentissages continus sur plateformes connectées (YouTube ou MOOC) ; à de la communication sur les réseaux sociaux ; à la création de base de données, d’algorithmes, d’applications et de connecteurs entre bases de données et de plateforme de services ; à la vigie continue de nouveaux acteurs émergents et à des technologies disruptives qui changent le marché ; à la recherche de solutions d’automatisation des fonctions et d’interconnexion de systèmes, à l’achat de solutions hébergées dans le Cloud ; à de la collaboration en ligne avec des fichiers partagés, des plateformes d’édition et de la gestion de tâches pour équipes projet ; à des méthodes de travail agiles inspirées de l’approche Lean Start-Up (Eric Ries), elle-même inspirée du Lean Manufacturing ; à de la résolution de problèmes et à des prises de décisions rapides, complexes et ambiguës.

b) Bring Your Own Solutions (BYOS)

Les employés expérimentent le digital plus rapidement chez eux qu’au travail. La simplification des technologies via mobiles a contribué en moins de 10 ans à surpasser les gros systèmes des entreprises. Débordé par les changements d’usages des individus, les directeurs TI ne gèrent qu’une partie des vrais coûts TI dans une organisation qui sont ceux des grands projets, de l’infrastructure, de la sécurité et de l’entretien. Les cabinets conseil estiment qu’environ 30% du budget total dépensé par les entreprises de taille moyenne ou grande sont consommés par les autres directions (Marketing, Finances, R&D, etc.) qui initient des investissements et qui achètent des services en ligne.

Le « Shadow IT » s’étend et montre une tendance lourde. La technologie est partout et l’affaire de tous. On assiste à une démocratisation poussée de la technologie et à une « consumérisation » de la technologie en entreprise. Les leaders d’expertise doivent investir, expérimenter et exposer leurs employés à ces outils et usages pour gagner en productivité mais aussi pour apprendre en pratiquant.

De nouvelles tâches et compétences

Par culture et par intérêts, les organisations leaders du digital pratiquent la planification raisonnée des emplois et des compétences de demain en rehaussant l’expérience quotidienne du digital. Le digital ce n’est plus seulement les outils bureautiques, des logiciels et des gadgets. C’est toute une re-conception du travail qui s’appuie sur des références culturelles, des technologies performantes, des méthodes de travail et des attitudes empruntaient aux organisations « IP-Centriques » que sont les start-up et les grandes corporations du digital, GAFAS et autres.

Car oui, travailler à distance et utiliser une panoplie de technologies digitales en constante évolution requièrent un ensemble de nouvelles compétences. Que l’on teste l’application Trello en équipe (gestionnaire de tâches), que l’on expérimente une solution Saas avec un forfait d’essai gratuit ou que l’on décide de faire tous les appels internes avec Facetime sur Iphone, le digital est une initiation continue.

Stade 1 : maintenir et développer l’employabilité

  1. Apprendre en continu des outils et des solutions en ligne.

  2. Faire une vigie curieuse de son environnement concurrentiel et technologique.

  3. Écouter les besoins et nouveaux usages des clients.

  4. Communiquer et s’informer avec les nouveaux médias.

  5. Faire des essais de nouvelles technologies et de méthodes de travail pour soi ou celles proposées par les autres.

  6. Évaluer le potentiel d’usage et choisir des solutions, systèmes et outils.

  7. S’adapter à des équipes transversales et des co-équipiers temporaires.

  8. Apprendre de ses erreurs.

  9. Travailler avec agilité.

Stade 2 : créer de la valeur par la digitalisation

  1. Encourager l’initiative.

  2. Créer du sens et un engagement avec ses collaborateur autour de nouveaux usages et de projets digitaux.

  3. Penser le changement dans chaque initiative.

  4. Identifier des gains d’efficacité avec des solutions et outils digitaux.

  5. Évaluer en continu les nouveaux besoins en services et automatisation de ses clients.

  6. Modéliser des règles décisionnelles, des processus et des applications en ligne.

  7. Comprendre les nouveaux modèles d’affaires digitaux.

  8. Convertir des services en plateformes ou des tâches en robots ou objets connectés.

  9. Collecter et exploiter les données.

  10. Intégrer des systèmes ou créer des interfaces de dialogue entre systèmes et des applications intégrées.

  11. Démontrer la valeur d’usage d’un nouveau service avec des sondages d’intérêt et un prototype testé.

  12. Choisir des technologies, supports et systèmes évolutifs et durables.

  13. Faire financer son projet digital par sociaux-financements (crowdsourcing).

  14. Mettre en marché sur le web et les réseaux sociaux les prototypes et solutions offertes.

Auto-nomie. Auto-formation. Auto-entrepreneur.

L’autonomie est en hausse dans les qualités requises pour tenir un emploi. Les hiérarchies plates, les délais serrés et le manque de ressources exigent débrouillardise et auto-formation continue de tous les collaborateurs à l’organisation. La génération C est la génération « connectée ». Né dans la années 80-90, ces travailleurs dépensent beaucoup sur le web et représenteront d’ici 10 ans, presque 75% de la main d’œuvre dans les pays occidentaux. Ils valorisent la responsabilisation et l’autonomie dans leur travail.

Le « Self-Management« , le « Self-Development« , le « Personal Branding« , le « Self-Promotion« , le « Self-Service« , les « Makers« , le « eCommerce » sont les nouvelles compétences des travailleurs du savoir devenus autonomes, cumulant plusieurs emplois et vivant plusieurs transitions de carriére au grès des mutations économiques et technologiques et de leurs choix de vie.

Selon les données du recensement des États-Unis, 34% des travailleurs sont des travailleurs autonomes ou des « Freelancers« . Ils seraient 40% en 2020. Ce mouvement s’accélère surtout dans le domaine informatique, le design, le marketing, l’administration d’entreprises. Bien sûr, il recouvre aussi de grandes disparités de revenus, une précarisation pour certains et un mode de vie ultra-flexible qui ne convient pas à tous. Mais certains en tirent profit s’ils cherchent l’indépendance et s’ils disposent d’une expertise recherchée et bien mise en marché.

On assiste donc à une redéfinition du travail (contrat de travail, contrat moral, frontières de l’organisation, assemblage de compétences, gestion de projet, etc.) et de l’environnement de travail digitalisé qui va bien au delà des outils gadget qui demain, peut-être, seront tous dépassés ou intégrés.

« Teach Digital Skills Like a Boss« 

En rendant les ressources digitales plus accessibles au quotidien, on donne le sentiment de comprendre et de maîtriser le monde digital qui nous entoure. Que l’on soit employés d’un centre d’appel ou cadre dirigeant, la familiarisation et la compréhension passent par l’expérimentation. Il est alors plus facile de réaliser combien ses nouvelles dynamiques peuvent nous permettre de changer et d’entreprendre au travail et dans la vie.


Sans le préalable d’une « Digital Workplace« , il sera difficile d’augmenter les compétences digitales des employés par l’expérience quotidienne des outils et des concepts du digital. Et il sera encore plus compliqué d’obtenir des résultats et des gains d’avantages compétitifs si les projets sont lancés trop vite et s’ils demeurent déconnectés d’une culture numérique pas suffisamment ni rapidement bien établie. Bien sûr, se lancer dans un programme actif de « Digital Workplace » ne peut se faire sans les conditions d’engagement des employés, sans un management adéquat et sans gestion du changement.

Très peu d’organisations ont une stratégie claire pour accompagner l’immense changement qui affecte les économies et les emplois. La transformation par l’environnement de travail est pourtant le socle primaire d’une culture face à un mouvement inéluctable.

Les vagues technologiques déplacent les emplois avec un prix humain et sociétal important si l’on ne s’y prépare pas. Mais le digital ne tue pas que nos emplois post-industriels. Le digital permet aussi de développer de nouvelles facettes des travailleurs et offrent de nouvelles possibilités individuelles.

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